Biodiversité

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L’état actuel de la biodiversité

La biodiversité regroupe la diversité des écosystèmes, la diversité des espèces vivantes et la diversité génétique au sein de ces espèces. Cette biodiversité, issue de plus de trois milliards d’années d’évolution du vivant, nous en faisons partie et nous en bénéficions pour respirer, boire de l’eau pure, nous nourrir, nous soigner, etc. Or, elle est aujourd’hui en danger.

« La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder (détruire petit à petit) les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. »

Sir Robert Watson - président de l’IPBES

L’IPBES, le groupe international d'experts sur la biodiversité, fait le constat suivant dans son rapport de 2019 :

Les trois quarts de l'environnement terrestre et environ 66 % du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine.
1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction (dont 6% en France).
Le taux d'extinction des espèces est de 100 à 1 000 fois plus important que le taux d'extinction moyen à l'échelle de l'évolution de la planète.
40 % des insectes sont en déclin.
30 % des oiseaux des champs ont déjà disparu en France en 15 ans.

L’Indice Planète Vivante, calculé par le WWF, a permis d’étudier l’évolution de plus de 32 000 populations de vertébrés (mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons) entre 1970 et 2018. Les résultats sont marquants : la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a diminué de 69% en moins de 50 ans ! Cette courbe de l’évolution de l’Indice Planète Vivante depuis 1970 montre bien que l’érosion de la biodiversité s’aggrave.

WWF France - Rapport Planète Vivante 2022

Les causes d'érosion de la biodiversité

Explorons maintenant les causes de cette érosion de la biodiversité. L’IPBES a classé en 2019 les cinq principales causes directes de destruction de la biodiversité dans le monde, qui proviennent toutes des activités humaines.

1. La destruction et l’artificialisation des milieux naturels

On parle d’artificialisation quand un milieu naturel est fortement transformé par l'homme, jusqu’à perdre ses fonctions écologiques (habitat pour la biodiversité, stockage et filtration de l’eau, stockage de carbone, formation de sols fertiles, etc). Artificialiser un milieu, c’est par exemple construire des infrastructures (un centre commercial, des routes, des parkings, des logements, une mine, un barrage, des rails, etc) à la place d’une forêt ou de terres agricoles. Le rythme d’artificialisation des milieux ne cesse d’augmenter, notamment à cause de l’urbanisation : les surfaces urbaines ont plus que doublé depuis 1992.

2. La surexploitation des ressources naturelles et le trafic illégal d’espèces

La surexploitation signifie que le rythme d’exploitation ne permet pas aux espèces de reconstituer leur population. Cela concerne surtout les activités de pêche industrielle, d’exploitation forestière et les pratiques illégales de chasse, qui mettent en péril des espèces végétales et animales. En Europe, une accumulation de pressions, dont la surpêche, a provoqué un effondrement des populations de l’Anguille européenne de 90 % dans les années 1980. L’espèce est encore aujourd’hui en danger critique d’extinction.

3. Le changement climatique

Tout comme les humains, les espèces animales et végétales subissent déjà les effets du changement climatique. Les sécheresses, incendies, cyclones et autres évènements climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et intenses. De plus, l’augmentation de la température de l’air et de l’eau rend difficile voire impossible la survie de certains écosystèmes. Par exemple, 99% des récifs coraliens, qui abritent plus d’un quart de la biodiversité marine, sont menacés de disparition avec un réchauffement global de 2°C (nous sommes déjà à 1,2°C de réchauffement en moyenne à l’échelle du globe).

4. Les pollutions diverses

L’eau, l’air et les sols sont affectés par divers types de pollutions, par exemple :

les pesticides utilisés dans l’agriculture intensive (voir l'infographie Modèle agricole) polluent les sols et les cours d’eau
les procédés industriels et la combustion d’énergies fossiles rejettent des gaz nocifs dans l’atmosphère
l’extraction minière utilise de nombreux produits chimiques pour extraire les métaux de la croute terrestre. Les résidus de ces produits (plomb, cyanure, arsenic, cadmium) polluent alors l’eau, le sol et l’air.

Ces pollutions constituent une menace pour la survie de la flore et de la faune.

5. Les espèces exotiques envahissantes

De nombreuses activités humaines (notamment les échanges commerciaux et le tourisme) facilitent le transport, l'introduction, et la propagation d'espèces exotiques envahissantes. Ces espèces peuvent alors bouleverser l’équilibre écologique de l’écosystème dans lequel elles sont introduites. C’est le cas de l’écrevisse de Louisiane, introduite en France dans les années 70 pour l’élevage. Agressive, se reproduisant vite, elle prolifère et elle déséquilibre les écosystèmes des cours d’eau.

Ecrevisses-de-Louisiane-1024x768_Fédération-pêche-Dordogne

Les effets de cette perte de biodiversité

La bonne santé des espèces et des écosystèmes est une condition de notre bonne santé. Grâce à l’action des différentes espèces et leurs interactions, les humains bénéficient de services essentiels à leur survie :

Régulation des cycles naturels : les arbres jouent un rôle crucial dans le cycle de l’eau et du carbone.
Approvisionnement en matières premières : bois, coton, énergies fossiles (issus de l’accumulation pendant des centaines de millions d’années de matière organique issue du vivant).
Approvisionnement en nourriture : que ce soit directement par la pêche, la chasse et la cueillette ou indirectement en créant les conditions pour l’agriculture. Au moins 75 % des cultures alimentaires dépendent des insectes pollinisateurs et la formation des sols fertiles est assurée par une multitude d’espèces.
Médecine : de nombreux principes actifs utilisés dans nos médicaments proviennent des plantes.

Les menaces qui pèsent sur la biodiversité mettent en danger ces processus dont les sociétés humaines dépendent. Il est donc urgent d’agir pour protéger la biodiversité.

Les astuces GoodPlanet

Pour agir en faveur de la biodiversité, plusieurs actions complémentaires sont possibles :

Sensibiliser autour de vous à l’état de la biodiversité et aux menaces qui pèsent sur elle (donc sur nous aussi !). Pour cela, vous pouvez réaliser des affiches avec des informations et chiffres marquants issus de cette page, des ressources citées dans la section ‘Pour aller plus loin’, et de vos ressources personnelles.
Documenter la biodiversité présente dans l’établissement
Mettre en place des installations pour accueillir la biodiversité (hôtels à insectes, nichoirs, potager)
Agir dans votre établissement pour réduire les pressions sur la biodiversité, en utilisant la liste des causes d’effondrement de la biodiversité. Par exemple, pour limiter les pollutions liées à l’extraction minière, une solution à l’échelle de l’établissement peut être de ne pas multiplier les dispositifs numériques, ou bien de s’approvisionner en produits reconditionnés. Il peut aussi être utile de sensibiliser les autres membres de l’établissement aux impacts de l’extraction minière sur la biodiversité et aux pistes d’actions pour limiter cet impact à son échelle.

Si vous n'avez pas choisi la thématique biodiversité, vos actions peuvent aussi avoir un impact positif sur la biodiversité  :

Alimentation durable : consommer des aliments issus de pratiques agricoles sans pesticides et qui régénèrent les sols
Énergie – climat : réduire les émissions pour limiter l’ampleur des impacts du changement climatique sur la biodiversité
Déchets : composter les déchets alimentaires afin de nourrir la biodiversité des sols