Déchets
Effectuer un diagnostic sur la gestion des déchets au sein de mon établissement
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L’industrie textile est une des plus polluantes au monde. Le saviez-vous ? Elle représenterait 4 milliards de tonnes de CO2 chaque année, une quantité d’émissions plus importante que les vols internationaux et le trafic maritime réunis !
La production de vêtements est devenue une problématique majeure et fortement polluante à partir des années 2000, date à laquelle la fast fashion a commencé à se généraliser dans nos magasins.
La fast fashion peut se traduire comme la “mode rapide” et désigne la production de masse de textiles pour fournir les magasins de vêtements et la vente en ligne. Le saviez-vous ? En 2021, en France, 2,8 milliards de pièces textiles (vêtements, linges de maison et chaussures) ont été mises à la vente. C’est un système de prêt-à-porter tout entier et organisé internationalement qui a été créé de manière à produire toujours plus, toujours plus rapidement et toujours moins cher.
L’industrie de la fast-fashion a pour objectif de proposer de la nouveauté à sa clientèle et ce en permanence afin de l’inciter à revenir toujours plus fréquemment. Si auparavant les marques renouvelaient leur offre de vêtement 2 à 3 fois dans l’année en suivant les saisons, les marques de fast-fashion comme Zara misent désormais sur un renouvellement hebdomadaire de leur collection, voire quotidien pour certaines marques telles que Shein. La marque propose en moyenne 7200 nouveaux modèles par jour ! Ce débit de production amène même à parler d’ultra-fast-fashion.
Afin de répondre à ces objectifs, les marques adaptent leurs usines de production en conséquence. Dans la ville de Xintang, en Chine, pas moins de 800 000 jeans sont produits par jour !
Afin d’inciter la clientèle à acheter plus fréquemment, les marques de fast-fashion doivent rendre leurs vêtements les plus abordables possibles en proposant une mode à bas coût. Pour cela, les marques allongent les périodes de soldes voire en créent des nouvelles afin de brader leurs vêtements toujours plus régulièrement. Le saviez-vous ? En France, 80% des vêtement sont vendus à prix réduits. Les grandes enseignes de fast-fashion vont aussi optimiser les coûts occasionnés par la confection des vêtements, notamment en délocalisant les étapes de production vers des pays où la main d’œuvre est moins chère. Ainsi, pour le jean que vous avez acheté 40€, seulement 40 centimes ont été reversés à l’ensemble des ouvriers (agriculteur, fileur, couturier...) qui ont contribué à sa confection.
Si l’une des conséquences directes que nous remarquons en tant que consommateur est la mauvaise qualité des vêtements que nous achetons, ce constat n’est que la partie immergée de l’iceberg, les prix à payer pour cette mode éphémère sont bien plus importants.
Comme mentionné précédemment, l’industrie textile est une des plus polluantes au monde et ses conséquences sur l’environnement ne se limitent pas uniquement aux émissions de gaz à effet de serre qu’elle génère.
Production de coton, transformation industrielle des matières premières, lavage...la filière textile est l’une des plus gourmande en eau et ce, à toutes les étapes du cycle de vie d’un vêtement.
On attribue à la culture du coton la disparition progressive de la Mer d’Aral car c’est là que se trouvent 73 % du coton mondial irrigué et les fleuves qui alimentaient cette mer ont été détournés pour cette culture.
La filière textile nuit aussi à la biodiversité et ce, à toutes les étapes de production et de consommation des vêtements. Par exemple, 20% de la pollution mondiale des eaux est liée à l’industrie du prêt-à-porter. Les teintures utilisées sont rejetées dans les rivières qui représentent parfois la source d’approvisionnement en eau potable pour des villages entiers. La phase de lavage est aussi particulièrement polluante. En effet, pendant leur passage en machine à laver, nos vêtements vont libérer des microparticules des fibres qui constituent nos vêtements comme le polyester qui est fait à partir de pétrole. Ces microparticules sont trop petites pour être filtrées dans les stations d’épuration et sont évacuées dans les océans.
Nos vêtements polluent même lorsqu'ils quittent nos armoires. Si la fast-fashion est définie comme une mode jetable, c’est parce que 64 % des vêtements qui peuvent encore être portés sont jetés. La majorité desquels finissent enfouis ou incinérés, deux activités qui émettent des substances toxiques et polluent les sols.
L’industrie textile a été pointée du doigt pour son mépris des droits des ouvriers. En effet, dans de nombreuses usines de production de vêtements, les conditions de travail sont déplorables : les ouvriers travaillent à des rythmes effrénés, dans des lieux dangereux et à des salaires insignifiants. Vous avez peut-être entendu parler de l’effondrement du Rana Plaza, une usine textile dans la banlieue de Dacca au Bangladesh qui s’est effondrée en avril 2013. Au total, ce sont plus de 1000 ouvriers qui ont perdu la vie alors qu’ils confectionnaient des vêtements pour de grandes enseignes de fast-fashion.
Aussi, les ouvriers sont les premières victimes des produits chimiques utilisés dans le processus de production de nos vêtements. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1,5 millions de travailleurs auraient été intoxiqués à cause des pesticides répandus dans les cultures de coton et 30 000 en seraient même morts ! Dans la ville de Tirupur, en Inde, le nombre de cancers a été multiplié par deux en l’espace de 10 ans à cause des colorants utilisés dans le textile.
Afin de donner une couleur délavée et plus claire au jean, du sable est projeté sur le vêtement pour l’user. Cette technique de sablage du jean est dangereuse pour les ouvriers car le sable contient de la silice qui produit beaucoup de poussière. Il a été démontré que la silice était responsable du développement de maladies pulmonaires comme la silicose qui est incurable. En Turquie, où il existe de nombreuses usines où le sablage est pratiqué, on estime que la moitié des ouvriers seraient touchés par la silicose.
Ainsi, l’industrie que représente la fast-fashion n’est pas un modèle viable pour les conséquences néfastes sur l’environnement et les humains qu’elle génère. De plus, les vêtements issus de cette industrie passent moins de temps dans nos armoires et sont plus rapidement jetés parfois en raison de leur mauvaise qualité mais aussi parce que les consommateurs se lassent plus rapidement. Ils deviennent ainsi des déchets qui alourdissent notre poubelle déjà bien remplie.
En Europe, chaque année, on se débarrasse de 4 millions de tonnes de textiles. Cependant, chacun à son échelle peut choisir de donner une fin de vie un peu plus vertueuse à ses habits d’autant qu’en moyenne, 64 % des vêtements que l’on jette sont encore en état d’être portés...! Prenons l’exemple du jean, un déchet textile incontournable et pour cause : c’est le vêtement le plus porté au monde, chaque seconde, 73 de ces pantalons sont vendus chaque seconde !
Afin de sensibiliser aux impacts de la fast-fashion et promouvoir la seoncde main, les éco-délégués du lycée Marseilleveyre ont organisé une friperie au sein de l'établissement ! Pourquoi pas vous en inspirer ?
Pour avoir plus d'informations sur l'organisation de la friperie Saper sans payer, suivez le lien ici !