Général
Animer une communauté d'éco-délégués
L’un des défis majeurs est de réussir à fédérer puis mobiliser les éco-délégués pend…
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Votre groupe d’éco-délégués est constitué d’élèves engagés et investis dans la protection de l’environnement. Lorsque l’on s’intéresse à ces questions, il est fréquent de ressentir de l’inquiétude en pensant à nos conditions de vies futures. Avec l’apparition répétée d’événements climatiques extrêmes, à l’image des canicules et des sécheresses, ce sentiment se généralise si bien que près d’un jeune sur deux se dit très inquiet par les changements climatiques (Young people’s voices on climate anxiety, government betrayal and moral injury : a global phenomenon, Caroline Hickman, Elizabeth Marks, Panu Pihkala, Susan Clayton, R. Eric Lewandowski, Elouise E .Mayall, Britt Wray, Catriona Mellor, Lise van Susteren).
Ce ressenti, de plus en plus fréquent, est désormais nommé éco-anxiété. Un autre terme aussi employé est celui de solastalgie qui décrit une détresse liée à la détérioration passée ou en cours d'un écosystème. Ces termes permettent de mettre des mots sur les liens entre la santé humaine et la santé environnementale.
Il est possible que certains (si ce n’est tous) vos éco-délégués soient préoccupés par le futur. L’équipe GoodPlanet est convaincue qu’il est essentiel d’aborder cette question avec les éco-délégués mais mesure la sensibilité de cette thématique et les difficultés pour en parler. Forte de ses accompagnements précédents, voici quelques conseils afin d’aborder au mieux les inquiétudes liées à la crise environnementale avec vos éco-délégués.
Il est important de dédier un temps lors de l’une de vos réunions afin de permettre aux éco-délégués d’exprimer leurs ressentis. L’équipe GoodPlanet recommande que ce moment soit organisé dans un endroit calme et que vous ne soyez pas contraints par le temps afin d’être sûr que tous ceux qui souhaitent s’exprimer puissent le faire sereinement. Si vous en avez la possibilité, il serait plus confortable d’être en petit groupe (10 personnes grand maximum) afin que les éco-délégués se sentent en confiance et soient plus enclins à se confier sur leurs sentiments. Aussi, nous vous conseillons de communiquer clairement sur l’objet du rassemblement afin que les éco-délégués ne se sentent pas forcés de s’exprimer s’ils ne le souhaitent pas : chacun à son rythme.
Privilégiez le début d’année scolaire car se confier sur ses émotions est une bonne manière de créer des liens et un sentiment d’appartenance à un groupe. De plus, en tant que professeur référent, cela peut vous permettre d’apprendre à mieux connaître vos éco-délégués.
Il est essentiel de commencer ce temps d’échange en expliquant ce que sont l’éco-anxiété (= ressentir de l’inquiétude en pensant à la dégradation de l’environnement et aux conditions de vie futures) et la solastalgie (= détresse liée aux destructions environnementales passées ou en cours) et d’insister sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une maladie.
Au contraire, il est plutôt sain et légitime de s’inquiéter de l’état du monde, compte-tenu des constats scientifiques et du traitement médiatique de ces enjeux.
Une fois que ces termes sont compris par l’ensemble du groupe, les éco-délégués sont libres de s’exprimer. Une bonne manière d’ouvrir ce temps de parole est de leur demander de communiquer sur leurs émotions car l’éco-anxiété peut se manifester différemment selon les personnes : déni, colère, tristesse, désemparement...
Si un ou plusieurs élèves rencontrent des difficultés à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent, vous pouvez imprimer une roue des émotions. Ce support peut s’avérer d’une grande utilité pour que les éco-délégués identifient les différents sentiments qui les traversent. Cette discussion peut d’ores et déjà permettre de réduire l’anxiété de certains élèves.
Une fois que chaque éco-délégué a pu s’exprimer sur ses émotions et que vous avez pu échanger sur leurs ressentis, il est important de proposer des pistes de solutions. Si l’éco-anxiété génère des sentiments différents, les manières de se sentir mieux diffèrent également.
L’équipe GoodPlanet a consigné quelques pistes que vous pouvez proposer aux éco-délégués afin de les aider à faire face à leur éco-anxiété :
Parler sans être jugé, verbaliser ses émotions avec sa famille, ses amis ou ses camarades peut permettre à certains de se soulager, voire de se rassurer. Aborder concrètement les problèmes liés aux changements climatiques permet de mettre le doigt sur les points les plus effrayants et tenter de comprendre ces phénomènes peut être rassurant. Ces moments d’échanges permettent aussi de se sentir moins seuls et de réaliser que l’on partage des peurs communes.
Aussi, il est essentiel de ne pas laisser les élèves culpabiliser. Il serait contre-productif que les éco-délégués se dénigrent et se reprochent constamment leurs habitudes de vie et de consommation.
Passer à l’action est une manière de transformer son éco-anxiété en un véritable moteur, une motivation afin de ne pas rester paralysé par ses peurs et inquiétudes. L’action peut aussi permettre à certains de lutter contre leur sentiment d’impuissance car l’engagement s’accompagne souvent d’une impression de contrôle sur une situation donnée. Se renseigner sur les enjeux, essayer de changer ses habitudes à l’échelle individuelle peut être une source de réconfort. Aussi, agir ensemble est une stratégie de lutte contre l’éco-anxiété qui a fait ses preuves. Une première action concrète et simple à mettre en place pourrait être d’encourager les éco-délégués à partager un exemple d’action inspirante réalisé par une personne ou un groupe en faveur de la protection de l’environnement.
Renforcer sa connexion avec le vivant peut aussi permettre de limiter son éco-anxiété et d’améliorer son bien-être. Vous pouvez encourager les éco-délégués à prévoir des sorties dans des lieux naturels à proximité ou encore, dans la mesure du possible, organiser certains temps éco-délégués dans un parc ou une forêt.
L’équipe GoodPlanet met à disposition un ensemble de ressources (livres, films, podcast, comptes et œuvres) qui donnent à voir celles et ceux qui agissent, de quoi remotiver et inspirer les éco-délégués
La dernière page de recommandations met en avant trois œuvres réalisées dans le cadre du concours organisé par la Fondation GoodPlanet appelé Résonances.
Résonances est aussi un parcours créatif à destination des 15-25 ans pour imaginer le monde écologique et solidaire de demain à travers la création artistique. En parallèle du concours, l'équipe GoodPlanet propose un parcours créatif composé d’ateliers et de rencontres en ligne avec artistes pour s'inspirer. Si certains éco-délégués souhaitent rejoindre l'aventure Résonances, ils peuvent retrouver toutes les modalités sur resonances.goodplanet.org ou encore sur Instagram @resonances_goodplanet.